Dr Abdelrazak Felfoul, spécialiste en gynécologie-obstétrique, a souligné, lors de son entretien avec Mosaïque le vendredi 31 octobre 2025, l’importance de sensibiliser la famille, les conjoints et les proches quant à leur rôle dans le soutien des femmes atteintes de cancer, notamment aux stades avancés de la maladie.

Il a indiqué que de nombreuses femmes souffrant de cancer endurent non seulement des douleurs physiques, mais aussi les effets des examens médicaux, des traitements et des changements corporels qu’elles subissent. La diminution de la vie sexuelle et familiale peut également aggraver leur détresse psychologique.

Source: MosaiqueFm

Le traitement ne concerne pas uniquement la patiente, mais également son entourage.

Le Dr Felfoul a souligné la nécessité d’inclure dans la prise en charge médicale et psychologique non seulement la patiente, mais également les membres de sa famille et son entourage. Le succès du traitement dépend en grande partie du niveau de soutien familial et social dont elle bénéficie.

Ces déclarations ont été faites lors d’un séminaire consacré aux effets du cancer sur les relations conjugales, organisé par l’Union nationale de la femme tunisienne en collaboration avec l’Association tunisienne des patients atteints de cancer, ainsi qu’un groupe de spécialistes en psychiatrie, en droit et en gynécologie-obstétrique.

Le nombre de femmes divorcées atteintes de cancer est « élevé et préoccupant ».

Le Dr Felfoul a indiqué que le taux de divorce parmi les femmes atteintes de cancer avait atteint 12 % en 2024, soulignant que ce chiffre est « élevé et préoccupant ».

Ce taux de 12 % représente environ une femme sur huit atteinte de cancer.

Il a insisté sur l’importance de créer des groupes de soutien offrant un accompagnement psychologique et social à la patiente, en commençant par sensibiliser la famille à l’importance d’accepter la maladie et de la considérer comme une partie normale de la vie, car à ce stade, la patiente a besoin de soins et de compassion plutôt que d’isolement ou de rejet.

Plus de 12 000 cas ont été recensés chez les femmes en 2024.

L’expert a précisé que la Tunisie a enregistré en 2024 plus de 12 000 cas de cancer chez les femmes, les cancers du sein représentant 52 % de ces cas. Il a également souligné que le taux d’incidence de ce type de cancer avait augmenté de 6 % au cours des cinq dernières années, suivi par les cancers du col de l’utérus, représentant 3 % des cas.

Il a en outre révélé un écart significatif dans les taux de dépistage précoce, qui ne dépassent pas 22 % dans les régions intérieures, contre 65 % dans les zones urbaines.

Conséquences physiques et psychologiques sur la relation conjugale

Felfoul a souligné que la maladie et ses traitements ont des répercussions claires sur les relations conjugales. En effet, 65 % des femmes concernées rencontrent des difficultés à avoir des rapports sexuels en raison des différentes étapes du traitement, avec un risque d’infertilité pouvant atteindre 40 % chez les femmes de moins de quarante ans, et 35 % d’entre elles souffrent de dépression.

Il a également mentionné que 60 % des femmes interrogées estiment que la maladie affecte négativement leur féminité, tandis que leurs conjoints font face à un conflit intérieur entre leur désir d’aider et leur sentiment d’impuissance, ce qui peut conduire certains d’entre eux à se sentir dépossédés de leur rôle et de leur importance au sein du couple.

Source : Mosaïque FM

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